jeudi 24 juin 2010

Morphé m'a tuer.

Suite du précédent épisode.
Petit rappel pour ceux qui auraient oublié : nous nous me trouvons dans la maison de mon tuteur, et je me suis effondré comme une loque suite à la fatigue du voyage.

Nous reprenons donc vers 16 heures, l'heure à laquelle mon tuteur devait rentrer chez lui. Pour des raisons diplomatique j'ai pensé qu'il serait mieux d'être réveillé à son arrivée. C'est donc frais comme un gardon de 3 jours que j'ai pu avoir mon premier contact avec mon tuteur – paye ta première impression.
Petite présentation du tuteur :
Son nom complet est Takashi Kuroda, il est Japonais (sans blague ?), est né dans Hokkaido (l'ile au nord du Japon) et a environ la quarantaine. Il est taciturne. Mais genre ce gars est l'incarnation même de ce mot. Il ne m'a pas souri durant les 3 premiers jours, ou alors c'était un sourire très particulier, celui que l'on peut faire par exemple à son supérieur hiérarchique quand il vous félicite – c'est très déstabilisant au départ. Donc pour un tuteur du style autoritaire et paternel, circulez c'est pas ici ! Ah oui, il fait facilement une demi-tête de moins que moi. Donc dans les 1m 60.
Bon, ça c'était pour les premières impression. En définitive, il est très sympathique, et surtout extrêmement prudent dans ses interactions sociales, comme le sont certains japonais sauf que lui c'est le must du must. Il donne du coup l'impression de s'excuser de sa présence en permanence. Ce qui est fun dans l'histoire c'est que en toute logique il m'est difficile de ne pas agir comme lui en sa présence : c'est mon boss, donc généralement on évite de se la ramener devant son boss surtout durant les premiers jours. Au final j'ai du gagner pas mal de point en maitrise de soi en seulement 2 jours. Pour ceux qui me connaissent bien et qui savent que je suis d'un naturel légèrement impulsif, je vous laisse savourer toute l'ironie de la situation. Bon cela dit je vais vite vous décevoir en vous disant que ça n'a pas duré longtemps. La glace commence à se rompre au bout d'une semaine et déjà les interactions sociales sont plus développées. De fait je me libère des contraintes sociales – même si l'ensemble reste très maniéré.
Puisque nous sommes lancés dans les présentations, continuons avec le reste de la famille !
Son épouse, Chieko, est très sympathique également. Visiblement elle ne travaille pas et passe donc son temps entre le ménage, les gosses et la cuisine. Si j'étais macho, je dirais qu'il s'agit de la femme idéale. Ah au fait, sa cuisine est juste fantastique. J'ai l'impression d'être au restaurant tous les soirs. Pour de vrai. Genre 5 plats différents minimum, et que des trucs préparés aux petits oignons... si je prends du bide je saurais d'où ça viens.
Le fils ainé, Ieko (je ne suis pas sur de l'orthographe pour le coup), âgé de 8ans, et qui était au début très timide – comme quasiment toute la famille, mais qui commence à être plus communicatif. Fan de baseball, il a tout le talent potentiel de son père pour le camouflage sociale.
La petite fille, nommée Yuko, âgée de 4 ans. Alors elle, c'est la dynamite de la famille. Elle cours partout, arrête pas de me donner des tapes dans le dos pour attirer mon attention (et genre pas des petites hein, elle y mets vraiment toute sa force), adore jouer, me raconter des trucs en Japonais que je ne comprends pas, jouer, courir, être soulevée, crier, regarder des séries débiles à la télé, jouer, et manger des cerises. Elle est également très chatouilleuse (un point faible, sauvé !) et visiblement ses parents accomplissent ses 4 prières. Je pense que c'est assez coutumier des familles Japonaises de laisser les petits enfants faire un peu tout et n'importe quoi (il y a des limites bien sur, mais elles sont larges) jusqu'à un certain âge. Du coup, je vous laisse imaginer le mix que ça peut faire avec son père qui est généralement impassible au possible. C'est d'un comique incomparable. D'un coté je suis bien content qu'elle soit là, sans quoi l'ambiance aurait été super pesante très rapidement. Reste à voir si sur le long terme ça ne sera pas too much. (Non mais genre elle tape super fort... c'est pas possible normalement pour des petites filles de taper aussi fort ? Ils doivent la doper j'suis sur...)

Revenons donc au sujet principal, à savoir la rencontre avec Takashi. Échange de politesse & de cadeaux (surtout de ma part en fait), et il en profite pour me passer une liste détaillant le fonctionnement de la maison. Je vais lui payer un loyer d'environ 375 euros par mois ainsi qu'un surplus pour le miam du matin et du soir. Bon, vu la qualité du manger j'accepterais avec grand plaisir - même si je ne connais pas encore le prix exact mais qui devrait cependant être autour de 7 euros par jours. Après quelques palabres où je réprime difficilement quelques bâillements (je viens de me réveiller, rappelez-vous) vient le soir et le retour au sommeil. Je me réveille le lendemain vers 6 heures du mat' et en pleine forme. Il fait déjà jour car le soleil se lève tôt au Japon. Genre vers 4 heures du mat'. Ça fait très étrange. Je ne sais pas d'ailleurs si c'est la même chose de ton coté Bébert ?
Bref, petit dej' & retour dans la chambre. J'étais donc tranquillement allongé sur le futon quand arrive 8 heures. Et là, BAM !
Ouaip, BAM-le-jet-lag-dans-tes-dents-il-est-1-heure-du-mat'-en-France-et-à-cette-heure-là-tu-dors-mon-coco. La violence du texte retranscrit parfaitement la situation. Je me suis réveillé vers 17 heures, soit 10 heures en France, et ce malgré plusieurs vaines tentatives de reprises de consciences. Paye ta journée. Et évidemment pas moyen de dormir de la nuit. Enfin, le sommeil à commencé à venir vers 3 heures du mat', la fatigue du voyage reprenant le dessus (mais quelle lopette !).
Sauf que... cocorico, 4 heures du mat' voilà le soleil. Omgwtfbb !?!
Je me retrouve comme une taupe en train de farfouiller les fenêtres de ma chambre (genre il y en a 3 ! Mais c'est quoi, un attentat ou bien ?) en espérant trouver un genre de volet local.
Je les cherche encore...
En fait, ils ont un genre de rideaux épais destiné à bloqué la lumière du soleil, mais vu que ma chambre n'était pas utilisée, eh bien il n'y en avait tout simplement pas. Ouinch !
Nous sommes donc dimanche matin, 4 heures du mat', je suis crevé de chez crevé, la journée me tends chaleureusement les bras, et mon organisme me signale qu'il vient de commencer un compte à rebours s'achevant à 8 heures, heure locale, au bout duquel il passera en mode zombie .
Chouette, quelle belle journée !

Mon dimanche fut donc très éprouvant. Pour les petits malins qui sont en train de penser « mais t'as qu'à dormir gros débile » (Fly ? Fly, je suis sur que...), comprenez que je pouvais difficilement me permettre de dormir sans quoi la même chose allait se reproduire le lendemain – soit le premier jour de mon stage. Bon, je ne vais pas vous le cacher, j'ai quand même dormi un peu, suffisamment pour récupérer du voyage, mais pas du décalage horaire.
C'est donc tout naturellement que mon organisme m'a déclaré que passé 17 heures, il était 10 heures en France et qu'il se refusait catégoriquement à dormir et ce jusqu'à 8 heures du mat'...
FUUUUUU... !

Dans le prochain épisode, vous saurez tout sur le premier jour de stage de Pierru-san, toujours accompagné de son florilège de jet-lag, le tout servi à une température de 32 °C.

5 commentaires:

  1. 'tin c'est incroyable que t'arrive pas à te défaire de ce jet lag comme ça.

    Petit conseil : ne réfléchis pas à l'heure qu'il est en France, ça pourrait perturber ton subconscient ;-)

    A Singap de mémoire le soleil se levait plus vers 6h. Faut dire que le Japon est plus au nord et connait donc ses jours les plus longs comme chez nous actuellement. Alors que Singap' l'équateur étant tout proche ça change quasiment pas de toute l'année ^^

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  2. Tout à fait Fly, le Soleil pointe le bout de son nez vers 6h00... pour le jetlag ça me paraît normal, ça fait moins d'une semaine que tu es dans la place, et sans activité qui te force à rester éveiller, tu n'as rien pour te distraire de ta lutte contre le marchand de sable (et il est stuffé, le bougre).

    AP me souffle à l'oreille que les ressortissants d'Hokkaido sont un peu tous des glaçons dans l'âme (vu le climat de leur île, on peut les comprendre). Pour le reste, la retenue asiatique à la puissance japonaise, ce doit être quelque chose !

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  3. Ah la niveau immersion culturelle on peut dire que tu es servi !
    Le boss plus petit que toi et super réservé, c'est sûr ça doit faire bizarre. Si tu nous reviens en maître zen on va pas te reconnaître !
    Pour le jet lag aussi tu es servi... Courage, et en effet évite de comparer avec l'heure de la france tu te fais du mal.

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  4. Et genre y a pas une salle de judo avec des katanas et tout ?
    Je serais toi j'irais me plaindre. Respectent plus les traditions, ces Chaponais. Sont même bons au foot, tiens.

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  5. Yô!

    Mais dis-donc, on dirait qu'il y a tous les clichés de la famille Nippone chez ton tuteur, entre le mari peu causant et très occupé (je suis sûr qu'il a des lunettes... ^^), la femme au foyer à plein temps, le petit garçon fan de base-ball et la petite fille hyperactive qui a le droit de faire ce qu'elle veut... C'est rigolo! ^^
    Quant au jet-lag, ça m'avait pas paru si horrible que ça : la journée, j'étais tout feu tout flamme! Bon, le soir, je ne dis pas... o_O
    Bon courage! Tsukuba ni yôkoso! :p

    PS : On attend des photooooooooos!!!! :p :p

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